Enfant, j’ai été éduqué par mon grand père maternel à la chasse, la pêche, la cueillette sauvage, au potager et j’entretenais grâce à cet héritage, un lien étroit avec la nature.
En grandissant, et sans réellement m’en apercevoir, je me suis progressivement éloigné de cette vie en me laissant aspirer par les impératifs de la vie active. En quelques années j’ai quasiment oublié cette enfance tant ce que promettait la société était attirant et distrayant.
Mais à cette époque je croyais sincèrement faire des choix, je croyais que je décidais de ce que je désirais. Les années suivantes m’ont montré à quel point je me trompais.
En quelques années seulement j’ai fini par oublier qui j’étais vraiment et je me suis perdu. Et derrière l’apparent bonheur que me promettait la société moderne, j’ai découvert énormément de souffrance.
Jeune adulte inconscient de ce qui me dirigeait réellement, j’ai très vite été submergé par des problèmes familiaux qui me dépassaient complètement et je me suis retrouvé dans une situation financière compliquée. A tel point que suite à la faillite de l’entreprise familiale et le rôle de sauveur que je m’étais inconsciemment attribué, j’ai plongé dans une intense dépression qui dura 2 années.
Une dépression sombre, de celles où l’on s’enferme dans le noir en culpabilisant de ne pas avoir bien fait les choses, de celle où l’on s’auto-inflige des reproches. Une dépression silencieuse cachée aux yeux de mes proches mais qui m’entrainait progressivement vers l’idée d’en finir.
Un jour ce fût presque le cas !
Et si bruit de la culasse du fusil qui se referme ne m’avait pas réveillé, sorti de cette transe de mort, qui sait, peut être que je ne serais plus là pour en parler.
Mais cette histoire verra son dénouement quelques années plus tard, après un travail psychogénéalogique qui me conduit à découvrir que mon arrière grand père avait lui aussi fait faillite et s’était suicidé peu de temps après avec un fusil. A cette époque je ne connaissais pas la puissance des mémoires généalogiques, alors pour fuir cette dépression et la souffrance, j’ai entrepris un voyage en Asie qui a duré une année. Une fuite qui allait devenir salvatrice.
Je me suis rapidement retrouvé confronté à tout ce qui m’effrayait. Communiquer dans des langues que je ne connaissais pas, demander de l’aide à des inconnus, faire confiance à des personnes dont j’ignorais tout. Et une fois passées les premières semaines difficiles, j’ai commencé à ouvrir les yeux. J’ai découvert au travers de différentes cultures, des façons de vivre d’une incroyable simplicité, d’autres croyances et un rapport à la santé différent de celui que je connaissais. Une chose m’a marqué profondément. Malgré leur apparente pauvreté et leurs difficultés quotidiennes, les gens souriaient et très souvent ils étaient heureux. J’ai pris conscience à ce moment là que ce qui les rendait heureux, c’étaient les valeurs qu’ils partageaient et que celles-ci nourrissaient leurs identités.
Progressivement j’ai renoué avec la vie simple de mon enfance et j’ai compris que ce que j’avais laissé derrière moi en grandissant était beaucoup plus important que tout ce que pouvait m’apporter notre société moderne. De la valeur, de l’amour et une identité.
A mon retour, le besoin de renouer avec mes racines, avec mon histoire familiale m’a guidé jusqu’à Uzès et son Université populaire. Là, lors d’une conférence, j’y ai rencontré Claude Bianco. Il parlait de maladies, de langage du corps, de psychisme, de valeurs, d’identité et de formation aux fonctionnements biologiques du corps.
Je me suis alors inscris à sa formation, j’y suis resté et finalement je me suis retrouvé.
Et aujourd’hui j’enseigne à mon tour..