Alors la biologie émotionnelle, c’est quoi ?

 

La biologie émotionnelle, terme que j’ai déposé en 2015, est une compréhension des symptômes et des maladies qui met l’accent sur les liens qui unissent le corps et les émotions.

Elle nous parle d’une histoire..

Corps et esprit sont indissociables et sont en constante interaction. Ce que ressent l’un, affecte l’autre…

Robert Dantzer, dans son « illusion somatique » nous en donne une synthèse remarquable :

«  L’individu dans son milieu est à la fois corps et esprit.

La réussite de l’adaptation à cet environnement dépend de la synergie harmonieuse entre ces deux aspects d’une entité existentielle unique.

Il ne peut y avoir atteinte de l’une sans l’autre, sinon par l’illusion d’un regard qui privilégie l’un aux dépends de l’autre.»

R. Dantzer

 

Notre mal-être, nos comportements inadaptés, sont les conséquences, les signaux d’un désaccord entre ce que nous vivons et nos aspirations profondes. Il y a une dualité entre notre monde intérieur, celui de nos croyances, de notre culture et la réalité du monde extérieur bien réel et concret qui nous entoure.

Nos maux parlent dans notre corps, d’une émotion qui n’a pu se dire.

A un moment donné de notre vie, un stress est resté sans solution. Une histoire ne s’est pas achevée sur «  une paisible honnêteté envers soi-même » dans l’expression de mon émotion , du mot juste à dire, de l’action pertinente à poser, sans culpabilité, ni agressivité.

Dans les faits,  je ne me suis pas respecté…

 

L’histoire conflictuelle

C’est de cette histoire qu’il va s’agir. La biologie émotionnelle va laisser toute la place à cet événement encore actif, plus ou moins présent dans l’esprit de la personne et codé biologiquement dans notre corps ou dans notre façon d’agir.

C’est cette histoire qui est importante. L’histoire particulière d’un homme, d’une femme, d’un enfant confronté à une injustice, une agression, une séparation, un abandon, et qui demande à être entendue, reconnue.

C’est de cette expression émotionnelle, corporelle que dépend la libération, le soulagement de l’individu : je vais enfin pouvoir terminer cette chose qui m’occupe, me préoccupe sans cesse.

Quand Jacinthe,vient me voir pour l’aider dans cette pathologie du foie qui l’affecte, je ne vais pas m’occuper de son foie. Les équipes médicales qui la suivent s’en occupent déjà très bien et du mieux qu’ils peuvent. Nous allons aller tous les deux à la recherche d’une histoire inachevée que cet organe exprime. L’histoire d’un manque, de quelque chose qui a disparu, qui n’est plus là. Car le foie est porteur de ce ressenti là.

Et c’est la relation de confiance et de respect installée entre le praticien et la personne qui va permettre à l’émotion de s’exprimer. Émotion de manque suscitée à la vue du fauteuil vide de la maman décédée. Soudain le deuil peut enfin se reconnaître, s’accepter, s’exprimer, le corps se relâcher : je prends soudain conscience de l’absence de l’être aimé, dans mon corps, dans mes cellules.

La paix intérieure peut reprendre ses droits.

Le symptôme n’a d’autre raison d’être, que d’attirer notre attention sur ce qui s’est passé à notre insu et de nous indiquer le plus court chemin pour satisfaire nos besoins psychologiques et biologiques attachés à cet instant là.

 

Dans un présent et un passé

Notre inconscient passe son temps (entre autre) à faire des liens entre les événements du jour et certaines expériences du passé. On peut même dire que c’est de cette mise en lien qu’est attribué le sens dramatique ou pas, de l’événement vécu dans le présent, ainsi que sa charge émotionnelle .

Charge émotionnelle qui va s’amplifier selon l’intensité dramatique de l’histoire ancienne reliée.

Dans l’exemple de Jacinthe, le ressenti de « manque » est augmenté par l’expérience, ô combien douloureuse, de sa mère qui enceinte de celle-ci dans les camps, séparée de son mari, elle et son bébé vivent en état de privation et de manques extrêmes.

Le passé réactivé vient impacter le présent.

Mais cela marche aussi dans un quotidien où le ressenti dramatique est bien moins exacerbé.

Aurore souffrira de cystites à répétition, avant qu’elle comprenne que l’intrusion dans sa maison de sa belle-mère, arrivant sans cesse à l’improviste et sans y être invité, est l’un des facteurs déclenchant.

Quand dans la crèche « les joyeux lurons » l’assistante maternelle repère le petit Narcisse tout seul dans son coin, avec une belle conjonctivite à l’œil droit, elle est en droit de lui demander s’il ne se sent pas séparé de la vision de sa maman. Par contre si un peu plus loin elle remarque, Myrtille, effrayée au centre de la pièce avec l’œil gauche tout rouge , elle pourra la rejoindre en lui demandant d’exprimer sa peur face à toutes ces nouvelles images d’enfants inconnus qu’elle rencontre,et de quoi est-elle séparée ?

Sans oublier les épidémies de gastro, qui vont nous renseigner sur les souhaits plus ou moins inconscients de ces bambins à rejeter une situation non acceptable, qui en disent long sur leur stress. 

 

Alors comment considérer cette compréhension des symptômes et des maladies ?

Peut-être dans la métaphore de la voiture, où les symptômes seraient assimilés aux voyants rouges du tableau de bord. Chacun indiquant un problème précis non visible au premier abord, et auquel il importe d’apporter une réponse adéquate sans trop tarder.

Chaque symptôme, chaque maladie nous parle.

 

On pourrait donc penser qu’une lecture correcte des manifestations du corps, servirait à mieux se connaître, à identifier nos besoins psychologiques et biologiques afin de mieux les satisfaire dans le respect de soi et des autres.

Beau programme n’est-ce-pas ?

 

Claude